Pourquoi les rémunérations du BTP évoluent rapidement en 2025
Le marché de l’emploi dans le BTP connaît en 2025 une tension structurelle inédite.
D’un côté, des besoins importants pour piloter des opérations complexes, accompagner la transition énergétique et répondre aux exigences réglementaires.
De l’autre, une rareté persistante des profils expérimentés, en particulier sur les postes stratégiques.
Les dernières études de rémunération confirment une tendance nette : les hausses moyennes s’établissent entre +5 % et +10 %, avec des pics bien supérieurs sur certaines fonctions clés.
👉 Dans ce contexte, les rémunérations deviennent un levier d’attractivité central — mais elles traduisent aussi une transformation plus profonde du secteur.
Des postes stratégiques particulièrement valorisés
Certaines fonctions cadres sont aujourd’hui considérées comme critiques pour la conduite et la rentabilité des chantiers — et voient leur valeur sur le marché grimper :
- Directeur de travaux : un profil clé pour piloter des opérations complexes, avec des salaires moyens compris entre 60 000 € et 85 000 € brut/an, et des pointes au-delà de 100 000 € pour les grands projets.
- Directeur de production / Directeur d’exploitation : entre 75 000 € et 110 000 € brut/an, selon l’expérience et la taille de l’entreprise.
- Directeur de programme ou de développement immobilier : entre 80 000 € et 120 000 €, avec une prime importante dans les zones à forte tension foncière.
- Directeur de projets liés à la transition écologique / rénovation énergétique : des profils encore rares mais de plus en plus recherchés, avec des salaires qui peuvent dépasser les 90 000 € brut/an pour des postes stratégiques.
- Directeurs travaux/Directeur technique (Data Centers) : un segment en très forte croissance, tiré par la demande numérique et l’intensification des besoins énergétiques.Les rémunérations y dépassent souvent celles du BTP traditionnel, avec des salaires moyens de 90 000 à 130 000 € brut/an pour les directions de projet ou d’exploitation, et davantage pour les profils dotés d’une double expertise technique et management de site. Cette spécialisation devient un véritable marché à part entière, où la rareté des compétences prime sur l’expérience sectorielle classique.
👉 Ces chiffres confirment que les postes à responsabilité forte ou expertise rare sont ceux qui tirent les grilles vers le haut.
Quelles sont les disparités régionales majeures en 2025 ?
Les rémunérations varient fortement selon les bassins d’emploi :
- Île-de-France : reste la région la mieux-disante, avec des salaires souvent 10 à 15 % supérieurs à la moyenne nationale, en raison du volume d’opérations et du coût de la vie.
- Grand Ouest et Rhône-Alpes : des niveaux attractifs, légèrement en dessous de l’IDF, mais compensés par une meilleure qualité de vie et une forte activité régionale.
- Sud et zones littorales : forte attractivité mais parfois des écarts de salaire plus marqués entre grandes entreprises nationales et acteurs locaux.
- Régions moins denses (Massif central, certaines zones rurales) : salaires en retrait, mais postes à plus large périmètre et autonomie renforcée, notamment pour les directions de sites.
👉 Ces nuances sont importantes pour les entreprises comme pour les candidats : la localisation reste un levier fort de négociation.
Quelles tendances structurantes influencent les salaires cadres BTP en 2025 ?
1️ – Pénurie durable des profils expérimentés → les entreprises doivent augmenter leurs packages ou introduire davantage de flexibilité (mobilité, primes, télétravail partiel pour fonctions support).
2️ – Transition énergétique & réglementaire → émergence rapide de nouveaux postes stratégiques dans la rénovation, l’efficacité énergétique et la construction durable.
3️ – Concurrence inter-acteurs accrue → entre majors, PME et secteur public, avec des stratégies de rémunération très différenciées.
4️ – Montée en valeur des managers intermédiaires → conducteurs de travaux expérimentés, chefs de projet et responsables d’exploitation deviennent des maillons clés pour stabiliser les équipes.
L’analyse du Groupe Bastet : anticiper les nouveaux équilibres
Au-delà des chiffres, la tendance de fond est claire : les salaires cadres dans le BTP ne sont pas seulement en hausse — ils se réorganisent autour de nouveaux enjeux.
“« Nous entrons dans une phase où la rémunération ne sert plus seulement à attirer, mais à stabiliser et fidéliser les talents rares. Les entreprises qui anticipent ces mutations s’assurent un avantage compétitif durable. ».” — Othman, fondateur du Groupe Bastet
Cabinet de chasse de tête spécialisé dans le recrutement de dirigeants et cadres stratégiques du BTP et de l’immobilier, le Groupe Bastet observe sur le terrain une hausse plus marquée des rémunérations sur les fonctions exécutives que dans les études généralistes.
Aussi, Chez Groupe Bastet, nous constatons une forte dynamique sur les métiers liés aux infrastructures critiques et aux data centers. Ces fonctions concentrent aujourd’hui une grande partie de la tension salariale, avec des écarts pouvant atteindre +30 % par rapport aux postes équivalents du BTP traditionnel. Ce segment illustre parfaitement la transformation du secteur vers des projets plus techniques, énergétiques et sécuritaires.
Les entreprises les plus performantes adoptent désormais une approche globale :
- intégration de la vision et du projet d’entreprise dans la proposition de valeur,
- adaptation fine des packages selon les régions,
- et accompagnement managérial pour fidéliser les talents clés.
Nos conseils aux dirigeants et DRH du secteur :
- Anticiper les recrutements sur les fonctions critiques (technique, direction de programme, transition énergétique) : les bons profils se décident vite..
- Travailler sur la proposition globale (vision, autonomie, périmètre, projet d’entreprise), car les salaires seuls ne suffisent plus à convaincre les meilleurs.
- Adapter les politiques régionales : une stratégie unique ne fonctionne plus entre Paris, le Sud ou les zones rurales.
- Suivre les évolutions de marché en continu — les tendances 2025 sont déjà en train d’évoluer avec la montée en puissance de l’IA et de la construction bas-carbone.
Conclusion
La rémunération des dirigeants et cadres du BTP en 2025 n’est plus un simple indicateur économique : elle traduit les mutations profondes d’un secteur en transformation.
Les entreprises qui auront su repenser leur politique salariale comme un levier stratégique — et non comme un coût — seront celles qui réussiront à attirer, retenir et développer les leaders du BTP de demain.
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